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AGNES BIHL .Rêve Général(e).

today24/03/2010 7

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On l’avait connue toute hérissée de colère et enflammée du désir de changer le monde. Elle n’est pas moins enragée aujourd’hui. Agnès Bihl fait parler d’elle avec Téléchargez-moi, un détournement comique et malicieux sur l’air de Déshabillez-moi qui crée le buzz sur internet. « C’était un challenge : je sais écrire des choses dures, je sais faire mal, mais est-ce que je peux écrire sur le bonheur d’exister ? » Et voici Agnès Bihl signant des chansons d’amour, des tranches de vie heureuse, des portraits drolatiques, des scènes de comédie. Elle a donné pour titre à son album un slogan de Mai 68, Rêve Général(e). Et elle en a appliqué un autre à son travail : elle s’est interdit de s’interdire. On l’avait connue toute hérissée de colère et enflammée du désir de changer le monde. Petite fée blonde au sourire d’enfant têtu, elle a beaucoup chanté ses colères tout au long de ses trois premiers albums (La Terre est blonde en 2001, Merci Maman, merci Papa en 2005, Demandez le programme en 2007). Elle n’est pas moins enragée aujourd’hui : « C’est juste un autre éclairage. J’avais souvent pointé en criant les stigmates d’un monde malade. Cette fois-ci, mes stylos ne m’y ont pas emmenée. Sur mon disque précédent, j’avais mal aux autres. Cette fois-ci, j’avais envie d’un disque qui fait du bien, une sorte de résistance positive où je propose quelque chose. » Agnès parle ainsi d’un disque « moins féministe et plus féminin », de « l’envie de mettre un peu de sourires dans mes concerts ». On la connaissait moqueuse, ironique, sarcastique. Voici qu’elle ose le sourire, comme avec Mamie les cheveux mauves, personnage mi-Doisneau, mi-Dubout, ou avec Elle et lui, chamaillerie amoureuse swing. Oui, son univers est « moins glauque, moins dur, plus optimiste » mais tout en continuant à railler la bêtise ordinaire comme dans Quand on voit c’qu’on voit. Elle a un grand sourire radieux : « J’avais envie d’aller mieux. » Les rencontres y sont pour quelque chose, évidemment. Au commencement, Didier Grebot, réalisateur et compagnon tous terrains de Yves Jamait. Par son entremise, elle rencontre Dorothée Daniel, autre membre de la même équipe, avec qui elle va composer une bonne partie de son disque. Car Agnès signe 6 des musiques: cinq avec Dorothée Daniel (qui a par ailleurs composé seule trois autres chansons) et une avec le pianiste Giovanni Mirabassi. « Il y a toujours eu un rythme dans ce que j’écris, mais j’avais un complexe par rapport à la composition, un complexe que la rencontre avec Dorothée a vraiment permis de casser. Me mettre à la composition m’a vraiment aidé pour l’écriture, m’a amenée à la musicalité des mots. Alors je ne me suis pas cachée derrière les sujets comme si je faisais de la sociologie, je suis allée vers quelque chose de plus sonore, de moins visuel – les allitérations, les rimes… » Et puis aussi le plaisir des jeux de mots, cette fois-ci dans une veine plus Boby Lapointe que Canard enchaîné, qui se délecte au dynamitage des expressions quotidiennes – comme « L’homme est un relou pour l’homme », appelé à devenir un classique. Cette fenêtre ouverte, Agnès a aussi voulu reprendre quelques-uns des fondamentaux de son métier, notamment en travaillant le chant avec Christiane Legrand, immense aînée aux états de service étourdissants (Double Six, Swingle Singers, Les Demoiselles de Rochefort, Les Parapluies de Cherbourg…). Après un an et demi d’écriture, la Parisienne Agnès Bihl a rejoint Didier Grebot et les musiciens à Cussy-la-Colonne (« cinquante-quatre habitants, pas de café, pas de journaux, pas de tabac ») pour l’enregistrement. Mais c’est à Paris, entre les murs boisés du studio Acousti et sous le regard expérimenté d’Alain Cluzeau (Bénabar, Olivia Ruiz, …), que sont venus tous les amis : Didier Lockwood pour poser son violon sur SDF tango qu’il avait composé, Grand Corps Malade pour enregistrer son duo Je t’aime que moi et Alexis HK pour Habitez-vous chez vos amants. Et aussi l’assemblée qui chante les chœurs sur De bouche à oreilles : Anne Sylvestre, Yves Jamait, Aldebert, Benoit Dorémus, Nicolas Bacchus, Marie Tout Court, Nathalie Miravette, Sarah Olivier, Didier Grebot, Daniel Fernandez, Dorothée Daniel, Hervé Jégousso et quelques petites filles dont Rosalie Mirabassi, l’enfant d’Agnès et Giovanni… Tout ce monde ? « J’ai l’impression d’appartenir à une famille d’artistes qui n’est pas générationnelle. Nous sommes un certain nombre de chanteuses à avoir regardé Candy et Goldorak quand nous étions petites, mais je préfère les connivences et les complicités avec Anne Sylvestre ou Jamait plutôt que le fait d’être codebarrisée trentenaire. » Sa vie et sa carrière s’inscrivent dans ces camaraderies et ces compagnonnages de l’art et du cœur. Elle n’a pas oublié l’énorme coup de pouce de Charles Aznavour lui confiant en 2007 sa première partie au Palais des Congrès et en tournée. Et elle a longtemps peaufiné Je t’aime que moi, texte à deux voix pour et avec Grand Corps Malade : « Aux Méditerranéennes de Leucate, on nous a demandé de chanter Le Soleil a rendez-vous avec la lune de Charles Trenet en duo. Et depuis ce jour-là j’ai voulu un duo avec lui. Et Je t’aime que moi est tellement fait pour lui que, je n’aurais pas pu le proposer à quelqu’un d’autre » Puisque ses disques sont toujours écrits en pensant aux concerts, elle chantera sur scène tout Rêve général(e), mais aussi une poignée de nouvelles chansons actuellement en chantier. « Je n’ai pas d’explications très compliquées à donner : si je n’écris pas tous les jours, je ne suis pas bien, voilà tout. » Et comme, ces derniers temps, elle écrit des sourires… www.agnes-bihl.com   ]]>

Écrit par: Jean-Claude

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