Bori présente Fous les canards.

les images recueillies en vrac dans ses pèlerinages « incognito »

à travers le gris des taudis, les néons des rues et tout le bazar

humain. Fidèle à lui-même, la plume est à la fois poétique

et critique. D’une chanson à l’autre, l’auteur-compositeurinterprète circule avec aisance sur une autoroute à plusieurs voies où le drame, le ridicule, la chaleur, le vide, le deuil, la solitude et la résignation se croisent au quotidien. Comme toujours, ce sont des images puissantes et engagées, puisées à même la réalité, ponctuées par une facture musicale aux couleurs diversifiées.

Pour les grosses bedaines de ce monde, Bori déploie l’arsenal rock. La guitare électrique de Claude Fradette s’attaque alors aux « Gestes de gestionnaires ». S’y oppose la touche pianistique d’un Jean-François Groulx, tendresse nostalgique remballée « À l’arrachée ». Tandis que le clone humain « Swigne la baraque » aux sons de l’accordéon et des tapeux d’pieds du groupe Bon Débarras, les images urbaines (« Foule anonyme ») se fondent aux humeurs théâtrales (« Les douteux »); les couleurs du monde (« Ils », « Je ») diluent les images bling bling (« J’l’ai pas dit »).

L’ensemble est soutenu par une belle volée de canards acolytes  qui se déchaînent : Charly Bouchara (texte de « Foule anonyme »),Anthony Rozankovic (arrangements de « Les douteux » et« J’l’ai pas dit »), ainsi qu’Alain Plante et Mario Légaré (« Swigne la baraque »). Michel Rivard se joint à Edgar Bori dans cet envol, pour la chanson « Toute la lettre », qu’ils signent conjointement« Michel Bori et Edgar Rivard » (trouvez l’erreur !) dans un échange de clins d’oeil complices.

Bori signe la plupart des chansons de l’album (paroles, musiques et arrangements), ainsi que la réalisation qu’il assure aux côtés de Guy Hébert. C’est également Bori que l’on retrouve à la direction artistique (assisté de Cathie Bonnet), à la prise de son (assisté de Guy Hébert et de Jacques Laurin) et au mixage.