Daniel Boucher: entre Ferrat et Ovila.

[/caption] «J’accroche pas vraiment quand j’écoute des enregistrements de Jean Ferrat. Ce n’est pas ce qui me touche le plus, mais j’embarque dans son propos, dit-il sans détour. J’aime son engagement, sa foi. Il voulait que ça aille mieux. Il avait ses opinions tranchées, mais un goût de vivre dans un moment meilleur.»  Daniel Boucher était du rendez-vous de 2004 à Québec, à la Semaine internationale de la chanson, qui rendait hommage à la carrière de Jean Ferrat, six ans avant qu’il nous quitte.  «En 2004, il était là et j’étais excité à l’idée de le rencontrer. C’est le genre d’affaire que tu ne peux pas refuser : chanter des tounes à lui, pour lui. C’était quand même Jean Ferrat! Je me suis dit que j’allais me forcer, écouter et découvrir, puis choisir des tounes. On a eu du fun.»  Marcel Auclair, qui avait organisé la soirée, a déjà raconté que Ferrat avait été ému aux larmes en entendant Boucher chanter Deux enfants au soleil. Le chanteur la reprendra ce soir, comme Les jeunes imbéciles, Potemkine et Nuit et brouillard.  «Je change la rythmique des mots, la tonalité, le groove, pour aller vers moi. Une toune, c’est une mélodie et des accords. Tu modèles ça comme tu veux après.»  À côté des reconstructions de chansons de Ferrat pour l’hommage de ce soir, Daniel Boucher commence à se glisser dans la peau d’Ovila Pronovost, qu’il incarnera dans le spectacle musical Les filles de Caleb, au printemps 2011. Il y a quelques jours, il enregistrait en studio un duo avec Luce Dufault, qui sera Émilie.  Près de l’univers de rivard  «C’est une toune sur la nuit de noces au lac à la Perchaude. Michel Rivard [qui compose la musique], c’est tout un faiseur de tounes! Tu le reconnais tout de suite et tu sais que les tounes vont être bonnes parce que c’est lui. Et avec Luce, le courant passe. J’ai tellement hâte qu’on travaille la mise en scène!»  Daniel Boucher se sent tellement proche de l’univers de Rivard que personnaliser les chansons lui apparaît comme un défi.  «On partage des intonations et notre écriture n’est pas si loin. Et le défi, c’est aussi que c’est Ovila qui chante, mais j’aime ça toucher au jeu.» Tout le disque de l’opéra folk Les filles de Caleb sera enregistré pendant l’été. Daniel Boucher prévoit aussi passer pas mal de temps dans sa maison en Gaspésie, où il en profitera pour écrire des chansons qui lui ont été inspirées pendant son ascension du Kilimandjaro, au profit de la Fondation Charles-Bruneau pour les enfants atteints du cancer. «Quand tu grimpes, il faut que tu t’écoutes. Tu ne peux pas aller trop vite, alors tu fais de la place et ça permet aux nouvelles tounes d’arriver.»  Vous voulez y aller?  QUOI : hommage à Jean Ferrat  QUI : Daniel Boucher, Laurence Jalbert, Patrick Norman et choristes  QUAND : ce soir, 20h30 OÙ : Agora du Vieux-Port  BILLETS : laissez-passer du FEQ ou 15 $ à la porte  RÉSERVATIONS : www.infofestival.com