Offrir de la musique franco.

Travail colossal abattu avec diligence et passion. Yvon Deschamps, le plus important humoriste (qui aimait pousser la chansonnette à ses heures) québécois, voit l’oeuvre d’une vie colligée dans cet élégant coffret. Pas moins de 12 DVD remplis d’images d’archives (extraits d’entrevues radio et télé), de ses célèbres monologues, présentés dans un joli coffret, volumineux livret inclus. Cinquante années d’une carrière qui a marqué notre société, de blagues qui, aujourd’hui, semblent bien traverser les époques. ANDREA LINDSAY. Les sentinelles dorment. Quand la chanson fait pop, il semble que la jolie Andrea Lindsay ne soit jamais très loin. L’Ontarienne d’origine, Québécoise d’adoption, francophile par passion, cultive son amour des choses rétro et invoque l’esprit des Françoise Hardy (qu’elle reprend d’ailleurs) et de Brigitte Bardot sur ce deuxième album, intitulé Les sentinelles dorment. On se surprend à taper du pied sur ses rythmes savoureusement sixties, sa voix ingénue sachant également pousser le spleen avec une rare retenue. On craque!

 

JEAN LELOUP. Mille excuses Milady. Le «Big Bad Wolf» du rock québécois est de retour, et ses dents sont encore longues. Mille excuses Milady (huitième album en 20 ans) est l’un des meilleurs disques de Leloup depuis, heu, la mort orchestrée de ce dernier, en 2003. Retrouvant ses guitares électriques et l’urgence de botter des derrières, Jean Leloup offre ici une solide démonstration de rock québécois francophone, intègre et bouillant, orné de ses textes imagés, qui nous restent encore frais en mémoire. ARTISTES VARIÉS. Allo Nino! Les albums hommage sont une entreprise risquée, qui verse trop souvent dans les lieux communs, dans les reprises sans âme. Ainsi, l’album Allo Nino! a été applaudi dès sa parution, pour la qualité de ses interprétations et pour avoir bien représenté l’oeuvre, très contrastée, du regretté Nino Ferrer. On touche autant aux classiques loufoques (Le téléphon par Isabelle Blais) qu’aux chansons aigres-douces (Viens, je t’attends, magnifique version par Sophie Beaudet). Un disque qui nous attrape avec les chansons connues et nous fait découvrir de superbes obscures compositions. DONALD LAUTREC. À jamais. En voilà un qu’on n’attendait plus. Donald Lautrec, star d’une époque révolue, avait pourtant tiré sa révérence, allant jusqu’à disparaître totalement de nos radios et de nos écrans. Près de 25 ans plus tard, à l’aube de ses 70 ans – et dans une forme qu’on dit admirable le chanteur pop réapparaît avec l’album À jamais, collection de 11 nouveaux enregistrements de nouvelles chansons et de reprises. De la pop grandiloquente (on n’apprend pas de nouveaux trucs à des vieux…) qui emballe déjà les radios, en prévision de son retour sur scène, le 18 mai prochain, à la Place des Arts, rien de moins. VINCENT VALLIÈRES. Le monde tourne fort. En 10 ans, Vincent Vallières s’est imposé dans le paysage musical québécois comme l’un des plus solides et rassembleurs de nos auteurs-compositeurs-interprètes. Le monde tourne fort, son cinquième album, n’échappe pas à la règle qu’il nous a imposée: des textes bien écrits, personnels, mais ouverts sur le monde qui l’entoure, des mélodies franches et simples, une attitude tantôt rock et festive, tantôt tendre et confidentielle. Une valeur sûre. Philippe Renaud, collaboration spéciale La Presse (extrait de Cyberpresse)