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Viva ELVIS, le disque: Le roi ressuscité.

today07/11/2010 6

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Viva ELVIS par le Cirque du Soleil à Las Vegas s’entendent tous sur un point: la musique est écoeurante. Ceux qui n’ont pas vu le spectacle pourront désormais le constater eux-mêmes puisque le disque Viva ELVIS – The Album sort le 9 novembre. Or, le directeur musical et arrangeur de cette trame hors du commun est un gars de Saint-Basile! Erich Van Tourneau – alias Éric Létourneau pour vous et moi – a donné le meilleur de lui-même au King… [caption id="attachment_5854" align="aligncenter" width="435" caption="Erich Van Tourneau, Éric Létourneau pour les intimes, a actualisé les chansons d'Elvis sans les dénaturer. Photo fournie par le Cirque du Soleil"][/caption]

Oui, c’est la trame musicale du spectacle, mais non, ce ne sont pas toutes les chansons qui figurent dans la production (12 des 21 numéros). Et elles ne sont pas non plus dans l’ordre suivi sur la scène de l’hôtel Aria, où est présenté Viva ELVIS par le Cirque du Soleil depuis février. Mais c’est, en mieux, en plus fort et en encore plus raffiné, un disque où la musique de Presley occupe tout l’espace, qu’on peut apprécier vraiment plus sans le support visuel, c’est-à-dire les chorégraphies, acrobaties et milliers de projections sur grand écran. À Vegas, c’est la rétine qui prédomine. Sur le CD, c’est l’ouïe – avant le corps au complet – qui frétille. «Pour moi, c’est un volume 1 du spectacle, explique le directeur musical et arrangeur Éric Létourneau entre 2000 entrevues internationales. Et comme Elvis était le «king» du rock’n’roll, ce disque ne pouvait être que très rock. Ou plus exactement fait avec une attitude rock, un peu décadente, un peu dangereuse! Et éclectique en crime, comme l’était Presley: j’ai beaucoup travaillé pour que King Creole ait quelque chose d’un peu dance hall, reggae. Ou que son côté gospel paraisse plutôt dans l’intro de Heartbreak Hotel que dans un morceau au complet, une espèce de gospel pop, si tu veux. Si t’écoutes Burnin Love, je l’ai «loopé» comme du Coldplay qui deviendrait du Mahalia Jackson. Dans Can’t Help Falling in Love, j’ai patenté un fond sonore comme si c’était Radiohead qui jouait en arrière…» Ajoutez à cela des répliques lancées par Elvis, des musiciens québécois en masse «parce qu’ils sont de calibre international» (Martin Bachand, DJ Pocket, Mike Plant, Steve Nadeau, etc.), des milliers d’heures d’écoute et de travail d’orfèvre, d’échantillonnage et de mixage, de recherche et d’essais… Létourneau est intarissable – et son disque est assez exceptionnel: c’est la «torque», le «oumph» d’Elvis quand il révolutionnait la musique populaire entre 1954 et 1958, mais façon XXIe siècle! Il l’a bel et bien actualisé sans le défigurer… «C’était le défi: imagine, sur That’s Alright en 1954, c’était la contrebasse qui tenait lieu de batterie, comment est-ce qu’on pouvait traduire ça en 2010, sans le trahir mais sans non plus le copier? Dans l’ensemble, j’ai essayé de faire un disque plus «punkette», si je peux dire, plus The Hives, avec deux «drummers» des fois, d’autres fois avec un harmonica (impossible de ne pas reconnaître l’harmoniciste québécois Guy Bélanger dans Blue Suede Shoes, avec son swing et son souffle inimitables). Ah ben, tu me rassures vraiment, poursuit Van Tourneau, parce qu’on a fait ce projet à l’envers: on a commencé par le show pour faire ensuite le disque… Et c’était plus difficile, travailler le son pour un théâtre aussi gros que celui de l’hôtel Aria. En plus, il y a un vrai band sur scène, très important pour l’esthétique et l’énergie du spectacle, mais il fallait trouver autre chose pour l’album…» Celui-ci, très énergique, passe peu à peu à un mode un peu plus introspectif : «Tu as entendu le «bridge» de piano et les arrangements dans l’instrumentale Memories, juste avant Can’t Help Falling in Love? Je l’ai faite en imaginant Elvis accoté à son piano à Graceland, alors que le soleil se lève. La guitare au début de Can’t Help Falling in Love, c’est plutôt Elvis qui jammerait tout seul à la guitare… J’ai eu le luxe de pouvoir clasher des esthétiques comme je le voulais. C’est-à-dire en gardant toujours en tête les racines de la musique de Presley.» La version de Love Me Tender en duo virtuel avec Marie-Mai est une idée de la compagnie de disques: «C’est pour faire un pont avec chaque pays où sera lancé l’album, ce n’est pas toujours la même chanteuse, mais je trouve ça vraiment le fun que ce soit Marie-Mai qui le fasse pour le Canada, ça donne une vraie énergie plus jeune à la chanson.» «En fait, conclut-il, c’est ça qui est l’objectif de cet album: les plus âgés savent à quel point c’était un musicien exceptionnel (NDLR: impossible de l’ignorer avec les multiples compilations qui sortent à tout propos depuis la mort de Presley…). Mais on voulait que les plus jeunes ou ceux qui le connaissent mal écoutent cette musique et se disent: «yé cool en ta, Elvis, hein?».» Létourneau doit s’interrompre pour donner une autre entrevue: «Avec la Finlande! Tu te rends, moi, un ti-pit de Saint-Basile qui a travaillé dans son shack en bois, on m’appelle de la Finlande pour parler d’Elvis. Heille, le King est vraiment de retour…» Marie-Christine Blais La Presse
(extrait de Cyberpresse) ]]>

Écrit par: Jean-Claude

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