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Yves Duteil: la confiance retrouvée.

today15/03/2010 125

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(Québec) «Peu à peu, j’ai retrouvé la confiance qui m’avait quitté durant plusieurs années, des portes verrouillées se sont entrouvertes et j’ai retrouvé le plaisir d’achever un texte, d’y poser des notes…» [caption id="attachment_4533" align="aligncenter" width="300" caption="Le Soleil, Martin Martel"][/caption]

Yves Duteil ne fait pas secret de la genèse difficile de son nouvel album dont le titre, à lui seul, (fr)agiles, résume la vulnérabilité, mais aussi la résilience de ce compositeur-interprète qui n’avait pas enregistré d’album original depuis Sans attendre, en 2001. Et c’est Noëlle, la femme de sa vie, qui l’a convaincu qu’il «pouvait» offrir un nouvel album. Cette agile fragilité, Duteil vient la chanter et la raconter à la salle Albert-Rousseau, le 28 avril. À une époque où tant d’artistes ne s’engagent dans les grandes causes que du bout des lèvres, pour se mettre en scène ou se mettre en vente, Yves Duteil, lui, est devenu maire d’un tout petit village de 600 habitants, pour le protéger des promoteurs. Et ça dure depuis 20 ans. Ce qui ne l’empêche pas de parrainer plusieurs associations qui viennent en aide aux enfants malades ou handicapés ainsi qu’aux jeunes blessés de la vie. Au lieu de forcer l’attention en faisant du bruit et en jetant des cris, Yves Duteil chante la paix par la douceur et l’harmonie. «Contrairement à ce qu’on peut croire, je n’occulte pas la violence dans mes chansons; je n’ai pas la même méthode que certains autres artistes, voilà tout. Je ne porte pas de coups au plexus de l’auditeur avec des tonnes de décibels. Je trouve que les mots sont suffisamment forts pour ne pas avoir besoin de cymbales.» C’est sans tambour ni trompette, sans rap ni rock, que Duteil évo­que, sur son dernier album, le cas typique d’une femme battue et qui a disparu pour se soustraire à la violence. «Comment fait-on pour retrouver/Quelqu’un qui veut vivre caché/Pour échapper à son passé/Quand nul n’a pu la protéger» (Où vis-tu Pauline?). «Cette femme habitait Précy-sur-Marne. Comme je suis maire et que ma femme est maire adjoint, nous avons eu connaissance de son drame et avons tenté de l’aider. La mairie, pour nous, c’est une grande responsabilité qui nous demande des heures de travail, chaque jour, mais cette fonction nous met en contact direct avec certaines réalités. Forcément, cela se retrouve dans certaines de mes chansons.» Les Duteil ont si bien rempli leur mission qu’ils viennent d’être réélus sans opposition. «S’il n’y avait personne en face de nous, c’est que nous remplissons notre mission!» dit fièrement le chanteur, qui sera maire jusqu’en 2014, au moins. À 60 ans, Yves Duteil a toujours des airs de gamin tranquille aux grands yeux rêveurs, même sous sa chevelure grisonnante. Réfléchi, jamais pressé, il prend tout son temps pour répondre aux questions avec honnêteté. Il gardera même le silence pendant plusieurs minutes, le temps de trouver les mots justes pour exprimer ce qui le trouble le plus, dans le monde actuel : «Ce sont les gens qui portent la guerre au nom de la paix, ceux qui tuent au nom de la vie, ceux qui emprisonnent au nom de la liberté, ceux qui se servent de la religion pour répandre l’obscurantisme, ceux qui fabriquent des bombes pour tuer le plus de gens dans un marché et qui réclament plus de justice.» Mais Yves Duteil se refuse au pessimisme. «Pendant que ces gens-là mettent leurs bombes au point, il y a des scientifiques qui pratiquent la microchirurgie et qui remplacent un visage!» Même s’il dit avoir réussi sa carrière au-delà de toutes ses espérances, Yves Duteil a choisi de revenir à la chanson, après quelques années de retrait. Pourquoi reprendre la parole? «Je vous répondrai en citant Gabriel García Márquez, lorsqu’il écrit : « Personne ne se souviendra de toi pour tes pensées secrètes… »» Les sens d’Yves Duteil Si je vous demande de vous tourner vers le passé, quel est le plus beau visage qui vous apparaît, spontanément? Je vois le sourire de Noëlle, le jour de notre première rencontre. Quelle musique écoutez-vous en ce moment? Art Mengo, qui m’a donné la musique de deux chansons de mon nouvel album, (fr)agiles. J’ai découvert récemment un merveilleux disque d’Albert Brendel interprétant un impromptu en sol majeur de Schubert… Et je suis toujours un fidèle de Paul McCartney et de James Taylor. Quelle odeur d’enfance vous revient à la mémoire? Celle qui me revient d’abord, c’est la première bouffée de cigarette de ma mère. Elle fumait des Balto : j’adorais! Qu’est-ce qui vous atteint le plus, spirituellement? (Après un très long silence) Les décalages. Le décalage entre la réalité et l’image qu’on en donne. Le décalage entre la gestion du monde et le rêve des hommes. Le décalage entre les beaux discours et les mauvaises causes. Tous les décalages aboutissent à des procès ou à des guerres. Quelle est votre grande découverte gastronomique? La Corse! Tout en Corse a meilleur goût : les vins sont fantastiques, les fromages sont exceptionnels, les miels sont incomparables, les charcuteries sont fabuleuses… comme tout le reste! Qu’entrevoyez-vous pour la suite de votre carrière? J’ai déjà réussi ma carrière, bien au-delà de ce que j’avais espéré. Je n’ai plus d’ambition, si ce n’est celle de durer, encore et encore. Mais c’est peut-être la chose la plus difficile. Vous voulez y aller? Yves Duteil Qui : Quand : 28 avril, 20h Où : salle Albert-Rousseau Billets : 47 $ Réservations : 418 659-6710 1 877 659-6710 www.sallealbertrousseau.com Régis Tremblay, collaboration spéciale Le Soleil (extrait de Cyberpresse)
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Écrit par: Jean-Claude

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