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Artistes

GERALD DE PALMAS “SORTIR“

today03/02/2010 3

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Gérald De Palmas revient avec Sortir. Ce titre n’est pas seulement un paradoxe par goût du paradoxe : Gérald est vraiment sorti, pour revenir. Sorti de ses habitudes, de ses couleurs de toujours, de son image mi-blues michanson.

depalmas

Dès Au bord de l’eau, le premier single extrait de l’album, on comprend pourquoi et comment il s’est passé cinq ans depuis son précédent disque, Un Homme sans racines. Sur une rythmique mid-tempo surgissent des sons, des instruments, des impressions de toutes sortes : des plans serrés, des travellings spectaculaires,

des plans larges pour grand écran, des zooms vertigineux qui rétrécissent brutalement le cadre, tout un étage ment qui va du microscope au panoramique.

Il ne s’en cache pas : « J’ai toujours rêvé de faire de la musique de film. » Et tout ce nouvel album est écrit et arrangé comme pour accompagner un film (des films, même !) à la fois romanesque, spectaculaire et intime.

Ainsi, Qui s’occupe d’elle passe du blues dépouillé à des couleurs sonores venues des films de science-fiction,L’Ange perdu alterne les bricolages à la Magical Mystery Tour et le gros plan traité en Cinemascope, Indemne est semé, derrière sa structure de tube évident, de bribes de dialogues de cinéma en noir et blanc…

Après Un Homme sans racines et la tournée qui a suivi, il écrit lentement de nouvelles chansons. Au commencement,

il prévoit d’enregistrer les chansons de son cinquième album avec des musiciens. « A la première répétition, j’ai eu l’impression que j’allais enregistrer Marcher dans le sable pour la troisième fois. J’avais besoin d’excitation et je suis retourné à mes machines, aux ordinateurs, aux samples. » Il travaille pendant six mois à élargir le cadre, seul en studio. Il écoute beaucoup John Barry, le maître anglais de la bande originale, enregistre des maquettes avec beaucoup d’électro, des orchestres symphoniques, des motifs très cinématographiques.

Puis, à l’écoute, il juge que tout cela « manque de son organique. Alors j’ai enlevé une partie de l’électro et gardé le côté musique de film. » La chanson Dans une larme agit comme un déclic : la mélodie un peu country sonne comme bien d’autres de ses tubes, mais avec une production plus large, une imagerie plus romanesque. « J’ai compris alors ce qui allait convenir à ces chansons et à mon envie de changement. »

Dès lors, pendant près d’un an, il travaille seul au studio Time de Puteaux. « Ce n’était pas de la misanthropie, mais simplement je n’avais pas trouvé les personnes adéquates pour travailler avec moi sur ce projet. » C’est donc seul que Gérald joue et enregistre toutes les pistes définitives de son album. « Je ne passais même pas de l’autre côté de la vitre. Je faisais tout devant la console – jouer et sampler. » A l’enregistrement, il pousse les micros pour capter chaque nuance du son des ongles sur les cordes, chaque nuance des percussions et de la batterie rudimentaire qu’il utilise. « Après l’enregistrement, j’ai beaucoup retravaillé les sons, beaucoup utilisé d’effets. »

Alors on entend ici une guitare qui sonne comme une kora ou là des pulsions de basse explosant comme dans des batailles intergalactiques…

Pour ses textes, Gérald est encore allé loin dans l’exploration des intermittences du coeur et dans l’introspection de ses failles personnelles : « Je n’ai jamais eu peur de parler de mes faiblesses. J’aime chez les autres qu’ils n’aient pas peur de montrer les leurs. C’est pour moi agréable de penser que je ne suis pas seulement entouré d’hommes en acier. On dit souvent que mes chansons sont tristes, mais elles ne le sont pas toujours ; elles participent de ce fonctionnement : la compassion, le réconfort… »

Seule personnalité extérieure intervenant pendant ces dix-sept mois de studio, Eagle-Eye Cherry a écrit le texte et chanté en duo Pandora’s Box, groove ethnique luxuriant et nerveux. Au bord de l’eau est la première chanson à passer en radio, mais il pourrait y avoir onze singles : « Aucune chanson ne bénéficie de plus d’attention qu’une autre. J’ai voulu donner les mêmes chances à chacune. » Et, de fait, jamais De Palmas n’avait proposé un album aussi dense en tubes potentiels. Il n’y voit pas seulement une conséquence du fonctionnement autarcique qu’il a adopté lors de son élaboration, mais peut-être aussi un effet de la crise que traversent actuellement les métiers de la musique : « La crise du disque m’a libéré. Je me sens moins focalisé sur la réussite commerciale et, dans le même temps, j’ai l’impression qu’il faut proposer aux gens des disques musicalement et humainement plus profonds. Maintenant, il faut se battre pour que les chansons durent vraiment. Et j’aime ça. »

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Écrit par: Jean-Claude

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