play_arrow

keyboard_arrow_right

Listeners:

Top listeners:

skip_previous skip_next
00:00 00:00
playlist_play chevron_left
volume_up
  • cover play_arrow

    Salut les Sixties

  • cover play_arrow

    Le Rock chez les Soviets.

Artistes

Jean Pierre Ferland

today09/04/2008 2

share close

Il était une fois un roi heureux… Son univers : la musique, les mots, la poésie, l’amour et les femmes. Son royaume : la campagne, les champs et les érables… Toujours entouré de ses chiens, ses chats et ses chevaux. Son pays : le Québec !

Il est né le 24 juin 1934 à Montréal, au cœur du Plateau Mont-Royal. Artiste précoce, il centre très jeune sa vie autour d’une guitare reçue en cadeau. Il a créé Le petit roi et est devenu le roi heureux du domaine artistique avec plus d’une trentaine d’albums, 3 comédies musicales, 3 recueils de chansons, des tonnes de spectacles, des kilomètres de route en tournée, de multiples prix, ainsi que des émissions de télévision comme animateur et comme chanteur.

Son nom, Jean-Pierre Ferland… d’autres diront plus familièrement Jean-Pierre. Il règne sur nous, depuis presque 50 ans, avec ses mots, sa poésie et sa musique. Sur scène, sur disque, à la télévision et à la radio, on reconnaît ses réalisations. Bientôt, un demi-siècle de mots et de chansons… et quelques détours pour y arriver. Il a bifurqué, mais pour un temps seulement, vers les Hautes Études Commerciales et est même devenu comptable à la Société Radio-Canada (1956). Mais l’univers de la musique et des mots l’interpelle. Il suit des cours de guitare avec Stephen Fentock et écrit ses premiers textes de chansons. Il enregistre ses quatre premières en février 1958 et plonge dans cette vie artistique qu’il fera sienne. Une première vraie rencontre avec le grand public se matérialise en 1961 avec son deuxième album, où il chante Les immortelles et Ton visage.

Sa muse : l’amour ! Il a dit : « Elle s’appelait Anne-Marie P., ma première chanson. » Depuis… Marie-Ange la douce, Lise, Marie-Claire, Ton visage, Quand on aime on a toujours vingt ans, Une peine d’amour, Si je savais parler aux femmes, Une chance qu’on s’a, T’es belle.

Son inspiration : la Vie !… la sienne, celle des autres, de ceux qu’il aime, ceux qui l’intriguent, ceux qu’il remet en question dans Avant de m’assagir, Les journalistes, Les enfants que j’aurai, Mon frère, Mon ami, Maman, ton fils passe un mauvais moment, Je ne veux pas dormir ce soir, Chanson pour Félix.

Il cultive, avec la même passion, les différentes facettes du métier d’artiste : auteur, compositeur, interprète, animateur, comédien et même producteur. Il promène sa poésie à travers le monde, tantôt au Québec, tantôt en France, en Belgique, en Pologne et même au Japon. Ici comme ailleurs, il courtise, charme et séduit ses plus fidèles auditeurs, spectateurs et admirateurs. Il fait même son nid quelque temps, voire quelques années, à Paris. Il y enregistre plusieurs albums d’où ressortent les chansons Je le sais, Marie-Claire, M’aimeras-tu ou m’aimeras-tu pas, Rue Sanguinet. Il y présente de nombreux spectacles, notamment à l’Olympia, à Bobino, est présent dans les festivals et événements les plus renommés et multiplie les prix et hommages dont le prestigieux Grand Prix de l’Académie Charles Cros en 1968 et 1977.

Pour le plus grand bonheur des québécois, Ferland revient au pays en chantant « Je reviens chez nous ». Il nous avouera plus tard que cette chanson s’est avérée encore plus pertinente qu’il ne l’aurait cru. « J’ai fait les paroles et la musique dans un hôtel du XVIe arrondissement, en pensant à Montréal. » Il revient au pays en pleine gloire et célèbre l’événement à la Place des Arts, où il tient l’affiche trois semaines.

1970, Ferland voit Jaune ! Le chansonnier s’« électrifie » et réussit sa mutation dans ce qui deviendra le premier album concept du Québec. Il surprend, bouscule et désarme en donnant naissance à son « Petit roi ». L’album Jaune devient une œuvre de référence pour l’industrie du disque québécois. Le spectacle du même nom, avec ses bulldozers sur la scène de la Place des Arts, produit ce même effet choc auprès du public. C’est une grande année pour Ferland !

Puis Jaune fait place à Soleil, qui lui mérite le Prix du meilleur auteur-compositeur-interprète au Gala des artistes de 1972. De la boîte à chansons « Les Bozos » à la Place des Arts, en passant par les tournées internationales, le roi est toujours aussi heureux au royaume des mots, de la poésie, de la musique, de la scène… de la chanson !

Entre 1970 et l’an 2000, Ferland cultive sa poésie et réserve pour son public non seulement des bijoux de chansons, mais tout un collier de créations. Seul ou avec d’autres, il crée souvent l’événement et multiplie les collaborations : en 1971, en compagnie de d’autres rois sacrés de la scène — les Deschamps, Vigneault, Léveillée et Charlebois — il crée le spectacle mémorable Une fois cinq. L’album issu de ce spectacle leur mérite le Grand Prix de l’Académie Charles-Cros. En 1976, Ferland se dépasse lui-même en tenant l’affiche cinq semaines à la salle Maisonneuve de la Place des Arts et en entreprenant une énorme tournée. En 1977, il collabore à nouveau avec André Perry pour l’album La pleine lune. Avec le pianiste et chef d’orchestre Daniel Mercure, il grave à jamais le fruit de leur complicité créatrice dans les chansons Le doux billet doux, Y’a pas deux chansons pareilles et Télégramme à une folle, lesquelles paraîtront sur deux albums en 1981 et 1984. Il faut aussi se remémorer l’alliance fort réussie dans l’émission estivale Ferland-Nadeau à TVA. Les années s’accumulent tout comme les réalisations : disques, spectacles, compositions musicales et animation pour la télévision.

L’approche du nouveau millénaire se fait bien sentir dans l’œuvre de Ferland : l’artiste est toujours aussi contemporain qu’incontournable. Les albums Écoute pas ça et L’amour c’est d’l’ouvrage connaissent un important succès, autant auprès de la critique que du public. On le proclame « Grand Ferland » dans le Journal de Montréal, on le classe au « panthéon des chansonniers » dans Le Devoir, on dit qu’on « l’écoute et on trippe » dans La Presse.

Ferland, parce qu’il est Ferland, a toujours fait couler beaucoup d’encre. Ses différentes productions, ses comédies musicales et ses événements — GALA, Yes l’Univers !, Du gramophone au laser — n’ont pas tous connu un succès critique, mais n’ont jamais souffert d’indifférence. C’est la marque des grands !

De 2005 à 2007, il a régné sur de nombreuses scènes du Québec avec son spectacle Trois fois Ferland, présenté comme son dernier, où il survole et partage avec son public les moments marquants de ses années de production musicale. Le spectacle 3 FOIS FERLAND couvre trois périodes résumées par les titres suivants : Ton visage (décennie 1960), Jaune (années 1970) sur lequel Jean-Pierre apportera une attention toute particulière puisque l’album phare de son œuvre célèbrera son 35e anniversaire et, bien sûr, Écoute pas ça (les années 1980 à maintenant).

Au terme d’une tournée de près de 150 spectacles à guichets fermés, auxquels ont assisté plus de 100 000 spectateurs, Jean-Pierre Ferland a donné sa dernière représentation le 13 janvier 2007 au Centre Bell avant de prendre sa retraite de la scène …

« J’ai creusé une merveilleuse carrière dans la roche dure.

Avec le temps, l’eau de pluie l’a comblée : j’irai m’y

baigner très souvent, avec ma femme, mes enfants

et mes petits-enfants en me rappelant de vous.

Je vous remercie beaucoup de m’avoir connu. »

(Jean-Pierre Ferland)

]]>

Écrit par: Jean-Claude

Rate it
0%